Lorsque Paris a été désignée ville olympique pour 2024, huit lieux de création et de diffusion du spectacle vivant en Seine-Saint-Denis ont eu le désir de rêver ensemble à ce que pourrait être l’Olympiade Culturelle : un événement artistique, festif et fédérateur à l’image de la richesse du territoire.
Réunies au sein du collectifLa Beauté du geste, ces huit lieux sont tous, avec une multiplicité d’approches et d’identités artistiques, des ambassadeurs de la création contemporaine et ont en commun une vision ambitieuse du territoire en termes d’éducation populaire et de politiques culturelles plaçant au cœur de leur activité la rencontre entre des artistes et les habitant·e·s d’un département en pleine mutation, symbole d’une France ouverte et imaginative, incarnée, en premier lieu, par sa jeunesse. Ainsi le collectif a initié à partir de l’été 2022, avec des artistes du cirque, de la danse et du théâtre, un processus de création participatif au long cours. Ces projets, impulsés avec des partenaires associatifs, éducatifs et sociaux et imaginés avec les habitant·e·s, formeront en juin 2024 les différentes parties d’une grande parade réunissant plus d’un millier de jeunes.
ON VA PAS SE DÉFILERUN PROJET PARTICIPATIF AMBITIEUX À L’ÉCHELLE DU TERRITOIRE.
Dans son travail, Dalila Belaza s’efforce de creuser le sillon d’une relation intime entre le mouvement physique et les espaces qu’il crée.
Pour la parade, avec des jeunes femmes professionnelles du rugby et des pratiques gymniques et sportives, une chorale et un groupe de jeunes danseuses Jazz, elle composera une performance qui mène des états émotionnels à leur paroxysme : des états qu'on peut retrouver autant dans le sport et la musique que dans la danse, pour les partager avec les spectateurs comme cela se fait dans la culture arabe avec le Tarab.
“ La MC93 m’a passé commande de la chorégraphie d’un segment de la parade “On ne va pas se défiler”. J’ai en charge un groupe de 50 personnes. Ce projet hybride entre création et ateliers auprès d’un public amateur est au long cours. Je me représente ce projet comme une occasion grand format d’inventer un vivre-ensemble. Depuis 2022, nous arpentons un long chemin de fabrication d’un évènement inédit. Ici le chemin compte autant que l’aboutissement. Des liens se tissent et des valeurs se partagent. Je porte haut dans mon cœur ce projet qui a le mérite de mettre en avant la diversité qui habite ce territoire et de la faire retentir.
J’ai le souhait de convier quatre interprètes professionnels à tout le processus, qui infiltreront le groupe et leur présence, permettront de faciliter, fluidifier de l’intérieur les mouvements dans le groupe afin de maintenir la musicalité et les différentes dynamiques (d’accélération, de ralentissement, rupture de rythme, changement de trajectoires des différents gestes etc…) de l’ensemble.
Cette première année m’a permis de travailler avec un premier groupe constitué de jeunes filles qui pratiquent la danse jazz dans le cadre de cours et de concours de danse.
J’ai grand plaisir à travailler à partir de la gestuelle de la danse Jazz qui fait la part belle à une rythmicité et technicité très précises à l’image de la musique jazz. Il s’en dégage une musicalité qui lui est propre. Il y a là un vrai enrichissement à faire se rencontrer mon travail et ses jeunes filles qui s’adonnent à cette danse avec enthousiasme. C’est un changement de paradigme qui s’opère doucement sur la danse et son usage.”